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Crypto : Le président argentin dans le viseur de la justice

Crypto : Le président argentin dans le viseur de la justice

CointribuneCointribune2025/03/08 01:44
Par:Cointribune

L’Argentine, déjà secouée par une crise économique persistante, voit aujourd’hui son président Javier Milei plonger dans une tempête judiciaire liée à la crypto Libra. Alors que Milei, chantre du libertarianisme, promettait une révolution monétaire, un tweet promotionnel effacé dans la précipitation et des transactions opaques ont déclenché une enquête retentissante. Entre envolées spéculatives, soupçons de pump-and-dump et procédures pénales, l’affaire Libra révèle les zones d’ombre d’un écosystème crypto en quête de crédibilité.  

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Libra : l’ascension fulgurante et la chute suspecte  

Tout commence par un tweet. Le 17 février 2025, Javier Milei, adepte des déclarations fracassantes, vante sur X les mérites de Libra, un meme coin basé sur Solana. « Le monde veut investir en Argentine », clame-t-il à ses millions d’abonnés. 

Résultat ? La valeur du Libra s’envole, atteignant une capitalisation boursière de 4,5 milliards de dollars en quelques heures. Une performance spectaculaire, mais éphémère.  

Pourtant, derrière cette euphorie se cache une mécanique troublante . Une poignée de portefeuilles détenant l’essentiel des tokens Libra sont liquidés peu après le pic. Hayden Davis, entrepreneur lié à la société Kelsier, admet avoir engrangé 100 millions de dollars grâce au projet. Une coïncidence ? Pour les procureurs, c’est une évidence : Libra ressemble à une opération de dumping organisée, profitant de l’influence présidentielle.  

Milei, lui, prend rapidement ses distances. Son tweet promotionnel est supprimé, et ses avocats invoquent une « méconnaissance des mécanismes crypto ». 

Trop tard. Les plaintes pour fraude s’accumulent, et le procureur Eduardo Taiano exige le gel des actifs liés à Libra — près de 100 millions de dollars en crypto — ainsi que l’accès aux publications effacées. Les régulateurs argentins, soutenus par Interpol, traquent désormais ces fonds à travers les exchanges internationaux.  

Crypto, politique et contradictions : le double jeu de Milei 

Javier Milei, souvent encensé par les Bitcoiners, apparaît ici sous un jour paradoxal. L’homme qui compare l’État à un « gang mafieux » a-t-il succombé aux sirènes des shitcoins ? En réalité, son soutien à Libra — un token sans utilité réelle, contrairement au bitcoin — choque les puristes. Les maximalistes dénoncent une trahison des principes libertariens, où la crypto se résumerait à un outil spéculatif plutôt qu’à une révolution monétaire.  

Cette affaire soulève aussi des questions juridiques inédites. Comment poursuivre un président en exercice pour promotion frauduleuse d’un actif décentralisé ? Taiano mise sur la coopération internationale, exigeant des plateformes comme Binance ou Kraken qu’elles bloquent les transactions suspectes. Un défi technique et politique, dans un pays où la législation crypto reste floue.

L’enquête sur Libra pourrait marquer un tournant pour la crypto en Argentine — et au-delà. Si Milei échappe pour l’instant à des sanctions directes, le gel des fonds et les pressions judiciaires illustrent une volonté croissante de réguler un secteur perçu comme une jungle. Pourtant, comme le montre l’exemple du Salvador, où Nayib Bukele persiste à acheter du bitcoin malgré les mises en garde du FMI, les États oscillent entre répression et adoption.

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Avertissement : le contenu de cet article reflète uniquement le point de vue de l'auteur et ne représente en aucun cas la plateforme. Cet article n'est pas destiné à servir de référence pour prendre des décisions d'investissement.

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